ÉVÉNEMENT MAI 1998

 

À l'Espace 516 du Centre d'art Belgo
au 372, rue Ste-Catherine ouest, Montréal.
Du 2 au 31 mai 1998, de 17h00 à 18h00.
Exposition de Diane Tremblay

Usure et Utilité

Objets récents 1996-1998.



Des performances musicales et poétiques ont eu lieu tous les samedis du mois de mai, de 17h00 à 18h00 auxquelles ont participé Magali Babin, Claudine Bertrand, Lisa Burg, Sylvie Chenard, André Duchesne, James Duhamel, Sandro Forte Sébastien Gauthier, Caroline Hamel, Joane Hétu, Luis Martinez, Wojtek Gwiazda, Irène Mayer, Michel Meunier, Mitsiko Miller, Rosalie Ndejuru, Marie Ouellet, Yves Robitaille, Danièle P. Roger, Dama et Jordan Rwiyamilira, Alexandre Saint-Onge, Martin Tétreault, Diane Tremblay, Véronique Vézina.

Un remerciement particulier à Alexandre, bassiste sensible, bruitiste minimal, encore à l'écoute des petits silences colorés et aussi destroy quand il le faut. Merci à Dama et James avec leurs expressions des origines et généreuses qui sont venus jouer à deux reprises. Merci à Magali et à Sandro qui ont suivi les péripéties de plus d'un samedi et manifesté leur intérêt et leur amitié aussi agréablement. Merci à Véronique qui a chaleureusement animé quelques samedis. Merci à Diane pour avoir coloré tous nos samedis de mai, nos rencontres amicales nécessaires pour poursuivre de telles équipées et inspiré plusieurs de ces drôles d'improvisations sans façon. Merci à tous ceux et toutes celles qui ont contribué d'une façon ou d'une autre à cet événement bénévolement. Merci aux artistes plus connus qui ont bien voulu nous faire l'honneur de nous émouvoir et nous transporter, en ensemble ou en solo, malgré la marginalité de notre équipée. Enfin, la musique et la poésie étaient au rendez-vous.

 Petite chronique horrible histoire de vous mettre l'eau à l'oreille.

Il y avait peu de monde lors de plusieurs rencontres du samedi. L'administration et les galeries avoisinantes nous ont obligées à restreindre la tenue des rencontres de musique improvisée et poésie en dehors des heures d'ouverture des galeries et de l'édifice. Bravo pour la solidarité culturelle. Les médias ont noyé le poisson, motus, à l'exception de CIBL, CKUT et ICI. Nous nous sommes tenues debout et sommes allées jusqu'au bout, Destroy, ébranlées, ou dégoûtées par le conservatisme, l'intolérance, au pas du commerce et de la culture avec un grand... Lors de l'ouverture, il a même fallu écourter l'événement, un feu mineur dans l'édifice, des pompiers, de la boucane en masse. Heureusement la censure n'était pas encore appliquée en ce premier samedi, nous avions débuté vers trois heures et improvisé dans des registres graves. L'aventure, les rencontres furent magnifiques, prometteuses. A l'ouverture et à la clôture nous avons rejoint plus de 200 personnes. A l'ouverture, il y avait plusieurs vernissages parents, et à la Clôture les Wetfish avaient "pacté" la salle. Nous avons bien évidemment subi des difficultés techniques sonores, difficultés d'entendre les poètes, trop forte présence des sections électriques (guitares, basses). Mais voilà, pour plusieurs, "c'était bon à s'en lécher les murs". 


 

  

Samedi

Dimanche

Lundi

Mardi

Mer-credi

Jeudi

Ven-dredi

2

Inauguration 14h00 Performance musicale 15h00 à 17h00. au moins 500 personnes ont visité l'expo et/ou assisté aux performances

Sylvie Chenard, Lisa Burg,Marie Ouellet, Dama Rwiyamilira, Jordan Rwiyamilira, Alexandre Saint-Onge. Il y a eu un petit feu qui nous a obligés à écourter notre performance. Ouf ! Moi et Alexandre nous avons improvisé sur la pièce œil. Puis avec Dama puis avec son fils Jordan nous avons passablement exploré les basses. Lisa et Marie ont présenté du chant populaire italien, et un alliage théâtre musique touchant. L'ambiance n'était pas à l'écoute mais à l'échange, savamment arrosée de belles et de grandes gueules.

9

Performance musicale

17h00 à 18h00

Sylvie Chenard, André Duchesne, Danièle P. Roger, Luis Martinez, Irène Mayer, Rosalie Ndejuru. C'était magnifique, ces voix rwandaises, chiliennes. André, Danièle et moi avons improvisé sur plusieurs pièces de Diane. Poing, Oeil, Mémoire : multicolore et délicate. Diane a sorti sa caméra, il y avait le dessinateur Stuart Pascoe (auteur du dessin de la toile de fond de cette page) en action. Chaleureux hommage rendu à Diane par André et Danièle ses ami-e-s de longues dates.

16

Performance musicale 17h00 à 18h00

Sylvie Chenard, (guitare électrique et voix) Magali Babin (guitare électrique), Claudine Bertrand, James Duhamel (didgéridu), Sébastien Gauthier, Luis Martinez, Mitsiko Miller, Yves Robitaille, Diane Tremblay, Véronique Vézina

Cette rencontre a été enregistrée par Martin Léveillé

Wow. L'énergie passionnée, amoureuse de femmes envoûtantes et exubérantes, un tour des systèmes solaires, langues lumineuses féministes qui grimacent à la face néoconservatiste néolibéraliste, des systèmes d'oppression, l'aliénation sous tous ses âges, ces rages, ces maladresses pour en sortir, s'échapper des corps et âmes écartelés sporteux, religieux et sexeux, des pouvoirs de domination qui musellent, exploitent, pillent les consciences, noient tous nos beaux poissons dans l'industrie génocidaire mondialisée. Debout nous allons jusqu'au bout lié-e-s à la douleur des doux hommes, leur coeur et leur tombeau ouvert, c'est qu'il y a tant à faire au Québec, au-delà de l'entreprise suicidaire. Ils et elles transforment nos vies en souffle solidaire des majorités appauvries organisées et dignes, défiant les contrôles de la fricopolitique raciste et renforçant les temps radicaux ni violées ou violentées, ni prostituées assassinées, ni mères abandonnées, ni amantes tyrannisées, ni otages des tombeurs désengagés, ni heurtées par les leurres désabusés dans la dérision irresponsable de la consommation, du commerce, du toujours nouveau récupéré jusqu'à déshumaniser. Et les musiques de Sylvie, Magali et James, réseaux anarchiques de textures électriques tissées, enchevêtrées, fibres et émotions des veilles populaires et tribales, compétences antiperformances, antiproductivité et écoute conviviale, recherche identitaire, persistance à exister. Nous avons improvisé, exploré inspirées par les objets de Diane Tremblay : mémoire, œil, gouttière, cosmos, heurtoir. La dernière pièce pourrait s'appeler ensembles, le titre éponyme du prochain projet de la baleine?

23

Lancement du CD "Musée des survivantes Montréal" - Le projet de la baleine 1998, à 16h00

Performance musicale 17h00 à 18h00 Sylvie Chenard, Irène Mayer, Michel Meunier, Alexandre Saint-Onge, Martin Tétreault, Luis, Martinez, Wojtek Gwiazda

D'abord Irène nous a présenté une performance, sa caméra portée comme un enfant, nourricière, urbaine, gros plan sur le défi d'existence, habits nus des expressions primordiales et libérées. Luis et Wojtek ont lu des extraits des textes de Nous avons quitté l'exil...de Luis paru dans Moébius no 76 : Le chagrin d'amour: Émotions tendres, quotidiennes, accents interculturels, ouverts et généreux.

Forte présence de la section électrique, candeur bruitiste, un plaisir pour oreilles englouties et gloutonnes. Difficile de bien entendre les poètes. Michel et Martin, et le plaisir de leur art de la citation. Nous avons improvisé oeil, on joue, la mort d'un ampli...

30

Performance musicale 17h00 à 18h00 Sylvie Chenard, , Caroline Hamel, Joane Hétu, Alexandre Saint-Onge, James Duhamel et Sandro Forte (Wetfish, Dama Rwiyamilira)

Clôture superbe. Un auditoire d'oreilles alertes et risqueuses. La gagne invitée par les Wetfish. Les autres les curieuses, amoureuses des musiques qui nous font craquer. Superbe rencontre d'ailleurs. Joane et son solo mature, authentique, excellent et touchant. Le jeu de la rupture avec les formes de romantisme. Caroline défiant l'inconnu, habile navigatrice, basse sobre, flûte insolite, petite guitare acoustique, un sourire dans l'électrique. Toujours cette présence habile, profonde et convaincante du didgéridu dans la première partie, et le monde iconoclaste de Sandro, fin bruitiste, ambiance de l'enfance, de baleine ou techno. Et ce cher Dama, artisan d'instrument et magicien musical de dépassement et de grande ouverture. Nous avons improvisé méduse, la pièce préférée de Caroline. Nous avons savouré la fin comme le commencement avec beaucoup de passion, d'amour et de plaisir d'être ensemble, de découvrir les différences.

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