Les projets de la Pour entendre un extrait de la pièce "Jardin marin sacré" © Sylvie Chenard © Socan 1996 Remerciements à Claude Bernier qui a conçu généreusement cette page Web du CD, et offert son support technique.
http://www.lesprojetsdelabaleine.net / projetsdelabaleine arobase gmail point com Dossier de presse Tone Clusters, Issue 63, December 1996, p. 3.
Alive in the super unknown SYLVIE CHENARD's music is one of those happy accidents you run across in this biz when you are totally off your noggin with boredom and must hear something new or die; by some miracle of modern kismet, there it is on the player in the record store in which you happen to be occupying space. At least, that's what happened when I was at Downtown Music Gallery the other day irritating Bruce and suddenly noticed these waves of raw if elegant emotion steaming out of the speakers. Chenard is a Montreal native whose significant other runs an allegedly marvelous record store on the rue Rivard called L'Oblique; in opposition the lady's first CD, LES PROJETS DE BALEINE ("Les coordonnées ont été modifiées pour commander les projets de la baleine. S.C.") is a direct if enveloping maelstrom of slow emotional hurricanes and occasional calm waters; even beneath these, however, there is a kind of silent running. In the 7 tracks here (three of which are over 12 minutes) will be found exactly what such pretenders as Liz Phair or Alanis Morrissette only hint at. Chenard cites (no typo, either) Freda Frith, Billy Friselle, Marcia Ribot, Andrea Duchesne, and Claudette Fradette as muses (more about that later) and sculpts out of her apparent disquiet these massive cyclical MIDI-drenched guitar swoops, backing herself on bass and various percussives. The actual writing is rigorously tuneful, working off almost folk-like forms, and Chenard has a keen ear for pop-like hooks. But pop this isn't, especially when you hear that voice. A solid alto, Chenard does these wordless thrills, snarls and arching airovers that to my ears almost make listening to LES PROJETS seem like sitting inside a woman's head and listening to her thing.
Let's get real. It's easy to get pissed off; it's far more difficult to sculpt a thing of beauty out of that innate sense we all carry about these days that something somewhere is very wrong. In the female mind I would wager that something has been a tad askance since Adam said to you Know Who, "The woman who you put by my side gave of the fruit to me, and I did eat." As if in answer to this now-innate accusation that Freud made a nice fortune out of earlier this century, "Quintessence" builds a grand cathedral from veins of indescribable metals. The simple sine-wave guitar line mutates and beats like a heart, drawing close the rumbling bass (a stand-in for a man's voice, perhaps) and at other times slingshotting away from it as if the two were revolving one another even though they occupied different realities. Isn't this the genius of women, to contain the multitudes of things on this earth and remind us poor foolish males of what escapes our notice? As if Chenard was trying to link together the entire sixty-eight minutes, she does not vary tempos much; rather, the arrangements swell with shakers and added MIDI patterns, and dissipate again to her voice and guitar. Occasional recitations dot these pieces as well (most noticeably in "L'interview" and "Le Pays apprivoisé") but they're all in Quebecois French, so have your translator handy. From Frith she gets her tendency to spike the harmonic center of the piece she's playing like a soccer ball, from Frisell(e) she seems to draw the idea of dancing around the chords, two strategies she uses wittily on the oceanic "Jardin Marin Sacré". A closing instrumental version of "Le Pays" revisits ghosts of past themes, bubbling darkly as Chenard's voice twists in and out of synthesized rain, hissing cymbals, and echoed guitar starbursts recalling early Eugen(ia)e Chadbourne. Male chauvinist non kosher hog that I am, I know enough to realize that (as a dear friend never tires of reminding me) if men had to have babies the insects would have inherited this planet long ago. Equally so, no man is fully male and no woman fully female. We are all elements, and the boundaries are nowhere written down. It's for these reasons that I think the previously mentioned guitar wizards will not overly mind the liberties taken with their given names. And neither should you. Try this record out, and bask in the direct glow of something very like the Life Force itself.
Remerciements à Ginette Chandonnet qui a généreusement traduit l'article qui suit et pour son appui aux productions de la baleine. Article de Tone Clusters (Décembre 1996), New York.
La musique de SYLVIE CHENARD est l'un de ces petits bonheurs qui tombent juste à point dans ce métier lorsqu'il nous faut absolument écouter quelque chose de nouveau avant de mourir d'ennui ; et par un miracle de la modernité, c'est justement ce disque qui se trouve dans le poste d'écoute devant vous. C'est tout au moins ce qui s'est passé l'autre jour lors de ma visite au Downtown Music Gallery. J'étais en train d'énerver Bruce lorsque mon attention s'est tournée vers une vague d'émotions à la fois brutes et élégantes s'échappant des haut-parleurs. Originaire de Montréal, Chenard a pour ami le propriétaire d'un soi-disant merveilleux magasin de disques appelé L'Oblique et situé sur la rue Rivard ; tandis que c'est le premier disque laser de la dame, LES PROJETS DE LA BALEINE, ("Les coordonnées ont été modifiées pour commander les projets de la baleine. S.C."). Il est un tourbillon à la fois direct et enveloppant d'ouragans émotionnels et d'eaux calmes passagères au-dessus desquels flotte un certain silence. On pourra trouver dans les sept pièces musicales (dont trois durent plus de douze minutes) ce à quoi prétendent Liz Phair et Alanis Morrissette. Chenard cite (je cite intégral) comme ses muses (ce dont je reparlerai plus tard) Freda Frith, Billy Friselle, Marcia Ribot, Andrea Duchesne et Claudette Fradette et sculpte de son apparente inquiétude ces coups de guitare massifs et cycliques soutenus par la basse et différentes percussions. L'écriture est rigoureusement dans le ton, laissant passer des formules quasi folk. Chenard a l'oreille sensible au pop accrocheur. Mais attention, il ne s'agit pas ici de musique pop, surtout lorsque vous entendez cette voix. Alto solide, Chenard produit ces trilles silencieux, ces enchevêtrements et ces voûtés qui me donnent presque l'impression d'être dans la tête d'une femme et d'écouter LES PROJETS à partir de ses pensées.
Mais soyons réalistes. S'il est vraiment facile d'en avoir marre, il est nettement plus difficile de sculpter quelque chose de beau seulement à partir de ce sens inné que nous avons tous et qui nous dit que quelque chose quelque part ne marche vraiment plus. Je parierais que quelque chose dans la pensée féminine a un tant soit peu été regardée de travers depuis qu'Adam a dit à vous savez qui : "La femme que vous avez mise à mes côtés m'a offert le fruit, et je l'ai mangé". Comme si en réponse à cette accusation innée grâce à laquelle Freud fit fortune au début de ce siècle, : "Quintessence" construit une grande cathédrale de filons de métaux indescriptibles. Le simple accord de guitare se transforme et bat comme un cœur, se rapprochant parfois du grondement de la basse (peut-être l'insertion d'une voix masculine) ou s'en éloignant comme si l'un tournait autour de l'autre, et ce malgré leurs réalités différentes.
N'est-ce pas là le génie des femmes d'être capables de maîtriser les multiples éléments sur cette planète et de nous rappeler, nous pauvres mâles ridicules, ce qui échappe à notre attention ? Chenard varie peu le tempo, un peu comme si elle voulait nouer l'ensemble des soixante-huit minutes. À la place, les arrangements sont amplifiés par des brasseux et des effets de MIDI avant de faire place à nouveau à sa voix et à sa guitare. Des récitations occasionnelles parsèment également ces pièces (notamment dans "L'interview" et "Le pays apprivoisé"), mais celles-ci sont entièrement en québécois, alors assurez-vous d'avoir votre traducteur sous la main. Sa tendance à corser l'harmonie centrale de la pièce musicale, ce qu'elle fait comme si elle jouait avec un ballon de soccer, lui vient de Frith, alors que sa façon de danser autour des accords lui vient de Frisell(e). Elle utilise d'ailleurs ses deux stratégies avec esprit dans l'océanique "Jardin marin sacré". La version instrumentale finale du "Pays apprivoisé") revisite les fantômes des thèmes antérieurs, s'agitant d'un air menaçant pendant que la voix de Chenard tourne et retourne autour d'une pluie de synthétiseurs, de cymbales aiguës et de l'écho éclaté de la guitare rappelant les débuts d'Eugen(ia)e Chadbourne. Le porc chauvin masculin non kasher que je suis en sait suffisamment pour comprendre (comme un ami cher n'oublie jamais de me le rappeler) que les insectes auraient depuis longtemps hérités de cette planète si les hommes donnaient naissance aux enfants. Qui plus est, aucun homme n'est entièrement un homme et aucune femme n'est entièrement une femme. Nous sommes tous les éléments à la fois et aucun préalable ne doit dicter les limites. C'est pour toutes ces raisons que je suis persuadé que tous les magiciens de la guitare cités plus haut ne s'offusqueront pas des libertés prises avec leur prénom. Et vous devriez en faire tout autant. Procurez-vous ce disque et jouissez de cette musique chaleureuse et vibrante d'élan vital et que la Force soit avec vous !
Emo-rage-I, Fanzine #2, Automne 97, p. 7
SYLVIE CHENARD - LES PROJETS DE LA BALEINE / INDÉ. (1996)
Cette jeune poète vit à Montréal et n'est pas encore vraiment connue et ce, malgré son immense talent. En 1996, elle s'est serré les coudes et elle a décidé de mélanger ses deux grandes passions artistiques, c'est-à-dire la poésie et la musique. SYLVIE a enregistré plus de 68 minutes de musique et de poésie sur un disque compact dont elle a tout payé les factures. Laissez-moi vous dire que mon oreille a été la plus surprise !!! La sensation auditive qui en dégage m'a totalement éblouit autant l'aspect poétique que la musique elle-même (qui soit dit en passant, est écrite et jouée par la demoiselle en question, oui tout : basse, guitares, percussions et les voix). On peut décrire sa musique comme un mélange de basse soucieuse, des guitares folles et criardes sans vraiment d'agressivité, seulement de l'intensité qui est aussi produite par les percussions de suspense qui avec les harmonies vocales, donnent une ambiance très spirituelle. Elle a aussi écrit un livre au même titre que son album qui est disponible sur les éditions Triptyque. DESC. : Pop, actuelle, poème. R.S.V.A.: Geneviève Letarte, René Lussier, Priya Thomas |