Filière Moby Dick : La vérité sur le net:
Rémi Leclerc n'est pas guitariste, c'est un percussionniste
(batterie, électronique, électroacoustique)
Si quelqu'un se présente à vous grande, blonde, avec des
implants protubérants, et répondant au nom de Sylvie
Chenard, La baleine qui fait les projets de la baleine, Non ce n'est
pas moi! C'est une imposteure, et je l'aime quand même. Mais
ça vaut sûrement une risée.
Loin de moi l'idée de récupérer la mode actuelle,
mais avez-vous entendu dernièrement des chants de baleines dans
une ou l'autre des
productions culturelles que vous avez encouragées! On peut
reconnaître les influences. C'est bon signe. La baleine est
vivante / The whale is living!
Alors pour faire changement, je vous souhaite une jouissance féministe, anarchiste et spirituelle.
Si vous n'avez pas entendu dernièrement une entrevue
réalisée avec Sylvie Chenard, copiez,collez la suivante
histoire d'actualiser présence et visibilité.
-Avez-vous compris ma question?
- La différence réside dans le fait de l'activisme pour exister, pour que ça change.
- Vous ne répondez pas à ma question?
- Pour moi la musique c'est comme l'amour, Ça se passe à
deux dans l'équité amoureuse, et le respect mutuel. Si
c'est affaire de business, de contrôle, c'est de
l'éconnomie, c'est de la politique, ce n'est pas de la musique,
il n'y a pas d'Océan, il n'y a pas de baleine. Je constate que
nous ne sommes pas dans une époque démocratique, ni pour
les amours, ni pour la musique.
- À vous entendre on croirait une écrivaine qui
écrit une théorie sur la musique, l'amour et la
fiscalité.
- C'est un peu vrai. Le silence est parfois politique, l'improvisation
est de la musique parfois, et les baleines prennent le large bien
au-delà des restrictions d'une époque. Un océan
c'est la solidarité féministe, pacifiste,
écologiste. Je suis la baleine lorsque que ça me fait
créer tout ça.
- Vous semblez sous-entendre que les ministères que vous voulez
qu'on sensibilise sont les ministères de l'inculture, de
l'endettement et du manque de solidarité?
- C'est vous qui le dites. Je le pense mais je ne le dis pas ce n'est
pas rentable de dénoncer le terrorisme d'État.
- Quel est votre prochain projet?

- Rebelles extrêmes à vendre, c'est à la mode, et
je vais pouvoir danser avec ma serviette sanitaire et mon poil partout
et vous montrer mes tatous!
- J'en ai un peu marre de vos niaiseries sanglantes, pardon cinglantes,
Trop à vendre, trop vulgaire, trop vieille, trop de barbe, trop
indépendante, trop autonome. Avez-vous quelque chose à
rajouter?
- Oui. Je vous suggère de jouer le jeu de la libre expression et
de la citoyenneté. Faites semblant d'acheter mes disques ou mes
livres ou mes généreux services et je ferai semblant
d'avoir des revenus pour le grand plaisir du ministère du revenu
content comptant. Je vous écrirai sustentée par la
substantifique moelle existentielle. Peut-être y aura-t-il de la
musique après.
- Coupez! Mais avant de terminer. Sincèrement faites-vous de l'argent avec tout ça!
- Vous vous attendez que je réponde baleine ou quoi?
- Vous ne publierai pas votre dernier projet de création "La résistance est une danse au milieu de l'espoir"?
- Vous vous attendez que je réponde baleine ou quoi? Par contre,
veuillez prendre note de la pièce à conviction
numéro 12 suivante, et peut-être vous saurez tout sur la
survie des baleines au Québec!

Pièce à conviction numéro 2, Filière Moby Dick
À qui de droit
Une loi contre la pauvreté constitue un premier pas, et elle
peut être améliorée, suivant en cela les
recommandations du Collectif pour une loi sur l'élimination de
la pauvreté. Il y a des choix de société à
faire.
Depuis quelques années, plusieurs groupes et institutions
culturelles ont vu leur situation s'améliorer mais ce n'est pas
suffisant. La pression de la tendance à la privatisation et les
restrictions de développement social pèsent très
lourd sur le cinquième de la population la plus pauvre au
Québec. On peut dire que non seulement sa situation ne
s'améliore pas mais elle se dégrade. Également,
lorsqu'on est artiste tout est toujours à recommencer pour
financer des projets et pour assurer sa survie, et c'est aussi la
situation d'un bon nombre d'activités de services reliés
à l'éducation, la culture, la santé, le
développement communautaire; toutes ces activités qui
améliorent la qualité de vie humaine dans des
perspectives pacifistes, écologistes et de justice sociale et de
développement durable
La participation financière des gouvernements est
nécessaire pour favoriser une redistribution équitable
des richesses. Elle peut permettre de renforcer l'engagement artistique
et citoyen à part entière, la participation au
développement de la culture québécoise et à
l'enrichissement de sa diversité et de son pluralisme. C'est
pourquoi, il importe d'assurer l'amélioration des conditions de
vie de base des individus et pour les artistes la possibilité de
créer de façon autonome et indépendante. C'est un
choix de société axé sur la qualité de vie
accessible à toutes et tous, sur la diversité culturelle
et sur le développement social durable.

Nombreux artistes ont à souffrir de conditions de vie et de
création précaires. Le Québec compte plus de 15
000 artistes, écrivains et travailleurs culturels des secteurs
de la musique, de la littérature, de la danse, des arts visuels,
des arts médiatiques, des métiers d'art et du
théâtre, provenant de toutes les régions. Comme le
mentionne le Mouvement pour le développement et la consolidation
des arts et des lettres au Québec " (…) Inutile de
rappeler l'importance du secteur culturel à la vie
économique du Québec. Celui-ci représente, en
tenant compte de ses effets directs et indirects, " une contribution au
PIB du Québec de 3,4 milliards de dollars (2,5 % du budget) et
plus de 99 000 emplois 1. Le secteur de la culture a un poids similaire
à celui des secteurs des transports et des communications
réunis et représente presque le double du poids
économique du secteur de l'agriculture. "
Pour moi, un développement culturel qui repose sur des
conditions de vie et de création précaires et sur la
générosité de quelques individus démontre
à quel point une société ne prend pas ses
responsabilités face à son développement culturel
et humain. Créer pour une artiste, c'est aussi vital, que
gouverner pour un politicien. Également, pour moi, dans
l'état actuel des choses, ne pas établir les mesures
d'urgence suivantes, démontre à quel point une
société ne prend pas ses responsabilités face
à son développement humain : un barème plancher
à l'aide sociale, la gratuité des médicaments pour
les plus pauvres, du logement social en quantité et
qualité suffisante et un salaire minimum qui permette de se
sortir de la pauvreté. Comme le mentionne Vivian Labrie du
Collectif pour une loi sur l'élimination de la pauvreté "
Chaque dollar investi au bas de l'échelle profite ensuite
à toute la communauté et circule plusieurs fois dans
l'économie. (…) un dollar vital est un dollar local. "

J'espère que les revendications des mouvements pour plus
d'équité économique et culturelle seront entendues
et que les aspirations de bons nombres de québécoises et
québécois se réaliseront.

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